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Notre réseau social intérieur

Mars 2022

 

Et si nous passions un peu moins de temps sur les réseaux sociaux extérieurs et un peu plus de temps sur notre réseau social intérieur ?

Pour beaucoup d’entre nous, moi y compris, le réflexe d’aller sur Facebook, Instagram et autres… est devenu automatique dès que nous avons quelques instants libres ou que nous faisons une pause dans notre activité. Et cela devient vite addictif ! Au lieu d’y passer les 5 minutes prévues, nous y sommes encore 20 minutes plus tard ! A ce sujet, le documentaire « Derrière nos écrans de fumée » est édifiant, voire effrayant !

Et si, plutôt que d’être uniquement curieux de voir ce que publient les uns et les autres, nous retournions également cette curiosité vers nous-même ? Si nous portions de temps à autre notre attention sur notre état intérieur et sur ce que vivent les différentes parties, personnages qui nous constituent ?

Ce bébé que nous avons été et qui, peut-être, hurle de terreur car il est tout seul ? Ce petit garçon ou cette petite fille qui a peut-être vécu du rejet ou de l’humiliation parce qu’ il.elle ne correspondait pas aux attentes de son entourage ?  Cet.te adolescent.e qui n’a peut-être pas eu le soutien dont il.elle aurait eu besoin pour pouvoir choisir le chemin qui lui correspondait ? etc…

Toutes ces parties qui continuent à vivre en nous et desquelles nous nous sommes inconsciemment coupé.es pour ne plus ressentir la souffrance qui a été la leur…

Toutes ces parties de nous qui ont endossé des rôles pour nous éviter de souffrir et qui, à notre insu, sont encore en train de courir après des rêves d’enfants ou d’adolescents qui ne correspondent plus à notre réalité présente….

 

Ce n’est pas parce que nous n’en avons pas conscience, que ces parties n’existent plus et ne font pas continuellement le job pour lequel elles ont été mises en place.

Outre la grande quantité d’énergie qui reste « bloquée » avec ces parts et qui n’est donc pas disponible pour nos projets actuels, ces parts génèrent des tiraillements intérieurs, de la tension et nous empêchent de nous sentir unifiés. Et comme nous n’en sommes pas conscients, ou pas complètement, elles se manifestent généralement au moment le moins opportun (de notre point de vue) et nous sabotent dans nos projets actuels.

Certains me disent : « avec tout ce que j’ai à faire dans mon quotidien, je n’ai pas le temps pour ça !». Néanmoins ils prennent régulièrement du temps pour surfer sur leur téléphone, consulter les dernières photos publiées sur Instagram… Et si ce temps était dévolu à scanner leur propre fil d’actualité ?

Par exemple, consacrer quelques minutes par jour pour prendre conscience de son état intérieur : Comment est-ce que je me sens en cet instant ? Quelles sont mes pensées ? Quels sont mes sentiments ? Quels sont mes besoins ? Qu’est-ce qui se passe dans mon corps ? …

Faire juste un état des lieux en accueillant ce qui est là avec bienveillance prend seulement quelques minutes et permet, si nécessaire, de pouvoir y revenir ultérieurement, à un moment approprié, pour en prendre soin.

Cette simple habitude peut être la première marche pour vivre davantage d’intimité avec soi-même.

Reprendre son pouvoir sur sa vie commence par avoir conscience de ce que nous vivons intérieurement.

Dès lors que nous en avons conscience, nous pouvons faire des choix et poser des actes pour s’occuper de ce qui demande de l’attention en nous-même, afin de nous réunifier et vivre davantage de liberté.

Anne Stevens

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